LES PERSES
Mise en scène : Philippe Brunet Texte français : Aymeric Münch, Yann Migoubert et Guillaume Boussard Musique : Jean-Baptiste Apéré Décor : Li Wen Ts'ien Scénographie : Artemis Chrysovitsanou Costumes : A. Chrysovitsanou et Martine Gallais Prologue extrait de Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar (avec l'aimable autorisation des éditions Gallimard) dit par Annie Bastide, Néphélie Delrieu et Susie Vussbaumer. Distribution Atossa : Caroline Cachein / Agnès Zborowska-Cance le Satyre de la Reine, interprète d'Atossa : Yohann Grandsire Messager : Cyrille Laïk / Aymeric Münch Darios : Guillaume Boussard, et son interprète Emilie Goëk, Xerxès : Gwenaël Barrreau / François Cam |
Chœur des Perses
Claire Chapuis-Journiac, Anne Dauphin (direction chorégraphie), Guillaume Dutournier, Véronique Faux, Emilie Goëk, Lyce Jankowski, Laetitia Latil (direction chant), Geneviève Lavaud, Péguy Lecaudé, Mathilde Maîtreheu, Yann Migoubert (coryphée), Alice Nez, Maxime Pierre, Axelle du Port de Poncharra (coordinatrice choeur), Nicolas Pucelle, Susie Vussbaumer.>/font> |
![]() |
Pour sa septième année de théâtre antique, le Théâtre Démodocos, dont les adaptations d'Homère tournent en France (Ulysse à Rouen, Hector à Tours, Rouen, Rennes, Metz, Circé et Ariane à Bourges, Grenoble, Rouen), revient à la tragédie d'Eschyle, trois ans après A quand Agamemnon ? (1997) et L'Orestie (1998). L'an dernier, Orphée (Tours, Paris, Vaison-la-Romaine) adapté de Virgile, Homère et Euripide, avait placé la musique et la danse au cœur de la tragédie, entre Apollon, côté jardin, et Dionysos, côté cour.
Cette année, Philippe Brunet a souhaité renouer avec la structure riche, contraignante, puissante, de la première tragédie conservée d'Eschyle. En 472, huit ans après la bataille de Salamine, qui a vu les trières de l'Athénien Thémistocle triompher de la flotte barbare, Eschyle place son drame à la cour du défunt roi perse Darios. La reine et les vieux conseillers attendent le retour de Xerxès. Larmes, pleurs, cris, thrènes pourraient faire de cette tragédie un long sanglot, si Eschyle n'avait imaginé l'événement le plus spectaculaire qui fût, l'évocation du vieux roi, et l'apparition de son Ombre sage et divinatoire dans l'espace sacré du théâtre. |
![]() |
C'est la tragédie la plus vigoureuse d'Eschyle : satyrique par ses origines et la nature de la tragédie, comique même dans la douleur, exotique par ses costumes orientaux, par sa gestuelle barbare, il fallait en faire, non pas une réduction contemporaine, ni une curiosité archéologique, mais le lieu de tous les échanges, de tous les passages, entre l'Antique et le bel Aujourd'hui, entre l'Orient et l'Occident, entre le français rythmé et le grec ancien retrouvé. La musique perdue d'Eschyle offre l'occasion au musicien de se confronter au rythme de la parole grecque ; le personnage contemporain contemple son double antique ; le vieux dramaturge forme de nouveaux poètes et de nouveaux artistes. |
![]() |
CHŒUR Ototoï ! ô grand roi, ton armée, ton armée ! La puissance des Perses, l'honneur persan, l'harmonie des soldats, un démon les a fait disparaître ! La terre pleure ses jeunes enfants que Xerxès, fournisseur du royaume de l'Hadès, a tués chez les Perses : la troupe d'humains qui descend aux Enfers est la fleur du pays : les milliers de soldats dont la force est dans l'arc, en colonne compacte ont péri au combat ! Aïe aïe aïe aïe ! fidèle vigueur ! Ô roi de la terre, la terre d'Asie tristement, tristement, a fléchi le genou. G. Boussard |
![]() |